Emmanuel Macron a de nouveau assumé la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine, estimant dans un entretien accordé jeudi à The Economist qu'il faudrait «se poser la question» si Moscou «allait percer les lignes de front» et que Kiev le demandait. «Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd'hui –, on devrait légitimement se poser la question», a affirmé le président de la République au journal économique britannique. «L'écarter a priori, c'est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années», a ajouté le chef d'État. De fait, les pays de l'Alliance atlantique ont modifié leur position quant aux livraisons d'armes à l'Ukraine ces deux dernières années, excluant initialement l'envoi de chars et d'avions avant de l'accepter.

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Le 26 février dernier, le chef de l'État avait provoqué des réactions fortes au sein des pays membres de l'Otan, en déclarant ne pas exclure l’envoi de troupes au sol en Ukraine face à la poussée des forces armées russes. «Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer, de manière officielle, assumée et endossée, des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre», avait jugé Emmanuel Macron. Il avait expliqué avoir voulu ainsi remettre sur la table une «ambiguïté stratégique» dans la réponse européenne à l'invasion russe de l'Ukraine, appelant de ses vœux à un «sursaut» des pays occidentaux. Il avait par la suite souligné qu’il n'y avait «aucune limite» ni «aucune ligne rouge» au soutien français à Kiev.

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Une question de «crédibilité» pour l’Europe

La plupart des pays européens, ainsi que les États-Unis, s'étaient toutefois nettement démarqués de ses propos, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction. «Comme je l'ai dit, je n'exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu'un qui n'exclut rien», a-t-il réaffirmé dans The Economist, en référence au président russe Vladimir Poutine. «Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu'un qui n'en a plus et qui est l'agresseur», a-t-il poursuivi.

Le Président dit avoir «un objectif stratégique clair» : celui d'empêcher la Russie de l'emporter face à l'Ukraine. Et de poser la question de la «crédibilité» des pays européens «qui auraient dépensé des milliards, qui auraient dit que c'est la survie du continent qui se jouait là et qui ne se seraient pas donné les moyens de stopper la Russie». «Donc, oui, nous ne devons rien exclure», a-t-il conclu.

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