L'année 2024 démarre mieux que 2023 n'a terminé pour ArcelorMittal : le deuxième sidérurgiste mondial, ArcelorMittal, a renoué avec les profits au premier trimestre 2024 après une perte sèche au trimestre précédent, annonçant jeudi un bénéfice net de 938 millions de dollars grâce à de meilleurs volumes et à un redressement des prix. «Un meilleur environnement tarifaire, combiné à la reprise des volumes, s'est traduit par de meilleurs résultats d'un trimestre à l'autre, qui reflètent également désormais la valeur apportée par nos coentreprises», a déclaré le PDG Aditya Mittal, cité dans le communiqué du groupe. Le groupe était passé dans le rouge fin 2024 en raison notamment de provisions exceptionnelles inscrites pour couvrir les pertes encourues lors de son retrait du Kazakhstan annoncé en fin d'année.

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Le chiffre d'affaires est en amélioration par rapport à la fin de l'année 2023 à 16,3 milliards de dollars mais reste toutefois en retrait par rapport au premier trimestre 2023 (-12%), tout comme le bénéfice net (-14,4%). Les prix moyens de l'acier ont progressé de 4,8%, selon le groupe. Parallèlement, les expéditions ont connu une petite hausse de 1,4%, plus marquée en excluant les opérations du groupe au Kazakhstan (+5%). Même constat pour la production de minerai de fer, en redressement par rapport aux mois précédents mais en retrait par rapport à la même période l'an dernier, à 6,5 millions de tonnes (Mt). Les résultats du trimestre sont légèrement au-dessus des attentes des analystes interrogés par Factset. A l'ouverture de la bourse de Paris, le titre progressait de 1,3% dans un marché en légère baisse. Sur l'année, le groupe affiche un optimisme prudent: «Bien que le sentiment économique général demeure morose, nous tablons sur une demande apparente d'acier mondiale hors Chine en croissance de 3 à 4% cette année et sommes bien positionnés pour bénéficier de cette amélioration», a déclaré M. Mittal.

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Sous pression pour verdir sa production

La fin d'année 2023 a été marquée par une série de mauvaises nouvelles pour l'aciériste : à la suite d'une série d'accidents mortels dans ses mines de charbon kazakhes, le groupe a dû céder ses activités au gouvernement du pays en décembre. Dans l'opération, il estime avoir perdu 2,4 milliards de dollars, inscrits dans ses comptes annuels. En Italie, son aciérie géante Ilva, située à Tarente (sud) a été déclarée fin février insolvable par la justice, dernière étape formelle avant sa mise sous tutelle de l'Etat, après des mois de négociations infructueuses avec ArcelorMittal, qui a refusé, selon Rome, d'injecter des fonds frais dans l'aciérie.

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Le PDG du géant de l'acier a par ailleurs affiché sa volonté de voir le groupe «progresser» dans ses projets de décarbonation, «conscient de la nécessité de faire en sorte que ces investissements créent de la valeur tout en réduisant les émissions» de CO2. Le groupe doit en effet faire face aux pressions croissantes des ONG pour décarboner les activités de ses usines, dont les fours fonctionnent la plupart du temps au charbon. Pas plus tard que la semaine dernière, l'ONG Reclaim Finance a ainsi dénoncé le soutien financier des banques internationales aux sidérurgistes, pointés du doigt pour leur contribution au réchauffement climatique. Des aides massives de l'Europe ont été allouées au groupe en France, Belgique, Espagne, comme à certains de ses concurrents, pour verdir ses procédés de fabrication, notamment en convertissant ses fours à l'électrique pour fondre les ferrailles.